AWIAL

 

 

 

une image, des couleurs – trois parcours, disons, de vie – trois femmes, disons, dignes et au travail, dans un hôpital – Bombay, des vues de nuit formidables (on n’en a guère dans les photos retenues pour la presse ou la promotion) – un film franco-italo-luxembourgo-néerlandais (on aurait plus vite fait de dire européen) insiste wiki (pas à vendre, ces temps-ci) (le réseau me fatigue) – heureusement des films de cette eau existent (il paraît qu’il ne serait pas question de le montrer distribuer en Inde – bizarre cette économie soi-disant monde) – le marché, entre 4 et 7 le matin, les rues, les bruits les fruits et les légumes –  ces trois femmes travaillent (le travail rend libre…) l’une à l’accueil (bosser n’interdit pas encore de rêver)

l’autre plutôt infirmière

il me semble comme le centre du film

et puis la troisième (qu’on voit moins au début) à la cuisine – on la découvre ici dans son logement qu’elle quittera au milieu du film parce que sur un terrain en but aux promoteurs (partout, dans le monde, partout)

les trois femmes assidues au travail dignes laborieuses – trois portraits, une intrigue d’amour pour la plus jeune

d’un type musulman

ce qui fait un peu jaser

autant qu’une sexualité assez assumée (on pense à cet autre film – (comment dire? indien ?) Girls will be girls dans lequel la même actrice

Kani Kusruti (ici dans le rôle de Prabha – parfaite, tout autant)

tenait celui de la mère – un peu comme ici)

il me semble qu’elle est le pôle central du film,  elle dont le mari, parti en Allemagne, ne donne plus signe de vie sinon par l’envoi d’un auto-cuiseur

comme preuve d’amour (ou de pensée – ou de présence…)

oui, son mari est là-bas – la jeune colocataire qui vit sa vie (Anu, interprétée par  Divya Prabha) elle achète un voile pour une possible rencontre avec son chéri mais cette rencontre tourne court : scène magnifique que celle où, sur un quai de gare

elle ôte ce voile

et puis la troisième s’en va donc (Parvaty, Chhaya Kadam) : on les voit se révolter

et se venger,d’une pierre lancée

contre

une affiche (un homme, un promoteur ou son image, touchée atteinte crevée)

(l’affiche vante le nouveau complexe dédié à Zeus, bâti sur les ruines des maisons de pauvres, vomissant son slogan « la classe est un privilège réservé aux privilégiés »…) et puis elles s’en vont dans la campagne, le village où vivra désormais Parvaty (j’ai pensé – subjectif,parfaitement subjectif – aux dernières images de A star is born (Vincente Minelli, 1954)

je ne sais pas – le mieux, c’est certain, ce serait de le revoir…

 

 

 

Alla we imagine as light un film magnifique de Payal Kapadia  (dont on avait ici déjà repéré le tout aussi magnifique Toute une nuit sans savoir (2022)) image formidable : Ranabir Das – musique (pareille) : Topshe

 

Les trois actrices et la réalisatrice lors de la remise du Grand prix à Cannes, cette année

 

 

5 réflexions au sujet de « AWIAL »

  1. et encore une fois désir en ai … qui restera sans doute sans suite (pense jamais à guetter le passage chez Utopia)
    désir grand en fait…. vous me fournissez en films. rêvés

  2. Je me suis trompé de Méliès à Saint Etienne et croyant aller voir Akerman j’ai vu ce film là. Et c’était une journée comme ça pleine d’erreurs qui se transforment en joie. La photo les non clichés Mumbai à étages de lumières, le village au bord de la mer, respirer loin des multitudes, la force de vie de chacune, et comme vous dites la sexualité assumée de la plus jeune,ce qui me ferait dire sensuelle moi qui peine à dire ce mot. La solidarité sans que rien ne soit résolu. C’est un rythme qui me convient, la musique aussi, nous étions deux personnes à attendre que les écritures aient fini de monter et un sourire échangé à la fin. Lumière

  3. @Mariepierre Redon : le hasard fait bien les choses. Parfois. (c’est le plus beau film de l’année…). Merci à vous.

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